La région des vins de Bordeaux
C’est durant le moyen âge que le vignoble Bordelais devient le modèle commercial tel que nous le connaissons aujourd’hui, et plus particulièrement en 1152 lors du mariage d’Aliénor d’Aquitaine et Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre. Bordeaux établit dès lors de fortes relations commerciales et concentre sa production, sa vente et sa distribution vers la Grande Bretagne.
Au XVIIème siècle, une nouvelle relation commerciale voit le jour avec les voisins hollandais, qui facilitent le transport et la conservation des vins via la stérilisation des barriques à l’aide du soufre. Les clarets (aujourd’hui “clairets” sont des vins rouges légers, voir FAQ) font donc leur apparition, mais sont également produits des vins blancs sec et doux. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle que les bouteilles font leur apparition et remplacent les tonneaux dans les expéditions.
Au XIXème siècle, la qualité des vins de Bordeaux se développe grâce au classement de 1855 requis par Napoléon III pour l’exposition universelle. Ce siècle voit aussi l’apparition de maladies qui attaquent la vigne comme le phylloxéra et le mildiou. Heureusement des solutions seront trouvées afin de palier à ces problèmes.
Le XXème siècle voit l’apparition de nombreuses créations et notamment l’INAO (institut national des appellations d’origine) en 1936 avec pour objectif une valorisation des vins et ce, via une meilleure qualité. Malgré des conditions climatiques difficiles (gel du vignoble en 1956), Bordeaux retrouve sa place en tant que leader dans le monde entier. Le classement des vins de Saint-Emilion voit le jour en 1954.
Le vignoble de Bordeaux aujourd’hui
Aujourd’hui, les vignerons bordelais essayent de trouver l’équilibre entre tradition et innovation. L’objectif étant de développer une viticulture prenant en compte les enjeux du XXIème siècle et notamment la dimension environnementale. De nombreux organismes participent à l’effort de recherche afin de créer de nouveaux challenges et continuer le développement du vignoble de Bordeaux.
Souvent considérés comme trop élitistes en raison de leurs prix élevés, les vins de Bordeaux tendent aujourd’hui à se démocratiser. De nombreux événements sont créés ainsi que des lieux (comme la cité du vin) dans le but de faire découvrir les différences et typicités des nombreux terroirs existants sur le vignoble bordelais.
La diversité des terroirs Bordeaux
Le vignoble bordelais se divise en six grandes familles : le Médoc, Blaye & Bourg, le Libournais, l’Entre-deux-mers, les Graves et Sauternais et Bordeaux et Bordeaux Supérieur.
Le Médoc se divise en 8 appellations très réputées (Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Margaux, Médoc, Moulis, Pauillac, Saint-Estèphe, Saint-Julien) et représente 15% du vignoble bordelais, soit 16 000 hectares. Chaque année, le Médoc produit près de 100 millions de bouteilles dont 50% sont envoyées à travers le monde. On y trouve les très célèbres Grands Crus Classés en 1855, mais également les Crus Bourgeois et les Crus Artisans. Le Médoc possède un climat tempéré, et bénéficie d’une influence des eaux qui l’entourent (l’Océan Atlantique à l’ouest et l’estuaire de la Gironde à l’est).
Le Libournais compte lui, 15 AOC parmi lesquelles Saint-Emilion, Pomerol (où se trouve Petrus dont la réputation n’est plus à faire), Fronsac et bien d’autres. Cette famille se trouve quant à elle sur la rive droite de la Dordogne.
La région des Graves abrite l’AOC du même nom mais aussi la célèbre appellation Pessac-Léognan où se trouve le Château Haut-Brion, Premier Grand Cru Classé en 1855. Les appellations Sauternes et Barsac, où sont produits des vins blancs moelleux comme le Château d’Yquem se trouvent au cœur des Graves.
Les cépages des vins Bordeaux
Les vins de Bordeaux sont généralement des assemblages, c’est-à-dire élaborés à partir de plusieurs cépages. Dans l’ensemble du vignoble bordelais, on retrouve 6 grands cépages qui sont utilisés dans la production de vins. Chaque cépage possède ses propres caractéristiques dues à son climat et son terroir.
Parmi les cépages rouges bordelais, on retrouve le merlot (représentant 66% de l’encépagement), le cabernet-sauvignon (22,5% de l’encépagement), le cabernet-franc (9,5%), le petit verdot, le malbec et le carménère.
Quant aux cépages utilisés pour les vins blancs de Bordeaux, on retrouve le sémillon (représentant 45% de l’encépagement), le sauvignon blanc (43%), la muscadelle (5%), le colombard, le merlot blanc, le sauvignon gris et l’ugni blanc.
Les classements des vins de Bordeaux
Le vignoble bordelais a la particularité d’être le premier à avoir instauré la notion de classement et ce, dès 1855 lors de l’exposition universelle sous Napoléon III. Il existe donc plusieurs classements qui ne concernent que les vins de Bordeaux : le célèbre classement de 1855, le classement des Graves, le classement de Saint-Emilion, le classement des crus bourgeois du Médoc, et le classement des crus artisans. Le classement établi en 1855 ne concernait que des châteaux se trouvant sur la rive gauche puisqu’il a été établi par la chambre de commerce de Bordeaux. Les châteaux de la rive droite quant à eux dépendaient de la chambre de commerce de Libourne.
Le classement des crus de Saint-Emilion a été établi 100 ans plus tard en 1954 à la demande du syndicat de défense de l’AOC Saint-Emilion. Ce classement, est quant à lui révisé tous les dix ans, la dernière révision ayant été faite en 2012. On y retrouve de grands châteaux comme Château Cheval Blanc, Château Ausone, Château Angélus, Grands Crus Classés A.