L'AOC/DOC des vins de Armagnac
L’histoire de l’Armagnac
L’armagnac nait de la rencontre de trois cultures : la culture de la vigne par les romains, les alambics et la distillation importés par les arabes et la conservation en fûts de bois d’origine celte. A la croisée de ces mondes, un spiritueux hors pair, obtenu par distillation de vin blanc et rendu inimitable par le savoir-faire à la française.
Les premières traces d’armagnac remontent à 1310, lorsqu‘un Prieur de Gascogne vantait les vertus thérapeutiques de cette Aygue Ardente (eau de feu) dans un livre intitulé « Pour garder la santé et rester en bonne forme ». Les siècles passent et l’eau-de-vie devient de plus en plus populaire notamment auprès des Hollandais qui s’en procurent en grandes quantités pour leurs vins fortifiés. Avec une demande en hausse constante, les producteurs d’armagnac doivent faire face aux fluctuations de récoltes et de production. Au XVIIIe siècle, ils commencent à conserver leur alcool dans des fûts, et s’aperçoivent très vite que le produit n’en est que meilleur. Le bois et le temps apportent la couleur, la rondeur et les arômes qui manquaient jusqu’alors à l’eau-de-vie.
La production de l’Armagnac
Le vignoble d’Armagnac s’étend sur trois départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne, et englobe trois terroirs principaux : le Bas-Armagnac, à l’ouest, qui représente 67% du vignoble, l’Armagnac-Ténarèze, la partie centrale, et le Haut-Armagnac, qui couvre l’est et le sud du vignoble. Ces terroirs correspondent aux appellations figurant sur les bouteilles, à laquelle s’ajoute la récente AOC Blanche Armagnac, créée en 2005.
Parmi les dix cépages autorisés pour produire le vin blanc qui servira à l’élaboration de l’Armagnac, quatre sont fréquemment utilisés : le baco, l’ugni blanc, la folle blanche et le colombard. On retrouve également ces trois derniers dans la production de Cognac. Le vin obtenu est le plus souvent acide et peu alcoolisé, afin de conserver les arômes jusqu’à la distillation. Celle-ci se fait dans un alambic armagnacais, spécifique à la production de cette eau-de-vie. L’armagnac peut vieillir en fûts de chêne entre un an et 50 ans voire plus encore, avant d’être mis en bouteille pour interrompre le vieillissement.
L’information concernant le vieillissement se trouve sur l’étiquette de la bouteille : VS pour au moins un an en fût, VSOP pour 4 ans de vieillissement, et XO ou encore Hors d’Âge pour au moins 10 ans en fûts. Le millésime mentionné sur l’étiquette fait quant à lui référence à l’année de récolte des raisins ayant servi à produire le vin blanc pour la distillation.